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Avr-2020

Le plus grand spectacle sur terre : la migration des gnous du Serengeti

Qu’est-ce que la migration ?

La migration des gnous est un processus cyclique continu qui se produit principalement dans le parc national du Serengeti en Tanzanie et, dans une moindre mesure, dans la réserve nationale du Masai Mara au Kenya.  Un million et demi de gnous accompagnés de centaines de milliers de zèbres, de gazelles, d’élans et d’impalas se déplacent dans le sens des aiguilles d’une montre sur des centaines de kilomètres, à la recherche constante de pâturages verts et d’eau douce. Ce mouvement suit un schéma plus ou moins régulier chaque année.

Le long de cette route de 800 kilomètres, les gnous rencontrent de nombreux dangers, dont de nombreux prédateurs tels que le lion, le léopard, le guépard, la hyène et le crocodile qui s’attaquent aux plus jeunes, aux plus vieux, et aux plus faibles ; mais aussi des inondations qui rendent le terrain hasardeux ; un soleil tropical chaud ; les mouches tsé-tsé ; et l’épuisement.

La migration est considérée comme l’un des spectacles naturels les plus célèbres au monde et comme un événement à ne pas manquer pour les photographes et les amateurs de la vie sauvage.

Quel est le meilleur moment pour voir la migration ?

Il n’y a pas de meilleur moment pour voir la migration, en effet il y a toujours de bonnes occasions de voir ces immenses troupeaux ! Par contre certains moments de l’année sont plus favorables pour observer les différents aspects de ce phénomène naturel. Mais comme la route empruntée par la migration est dépendante de la pluie, il peut être difficile de prévoir avec certitude quand et où les troupeaux seront et ce qu’ils font. Surtout depuis quelques années à cause du changement climatique. Une pluie exceptionnellement forte ou au contraire trop légère à un moment inattendu pourrait complètement modifier le mouvement des troupeaux.

Comment se déroule la migration ?

La migration annuelle à travers le Serengeti et dans le Masai Mara est déterminée par le cycle des précipitations, qui peut varier d’une année à l’autre.  Par conséquent, le mouvement des troupeaux varie d’une année à l’autre, tant en ce qui concerne le moment que le lieu. Les animaux migrateurs restent généralement sur le côté Ouest de la plaine du Serengeti lorsqu’ils se déplacent du sud au nord, et sur le côté Est lorsqu’ils se déplacent du nord au sud, mais il y a aussi beaucoup de mouvement en zig-zag sur le chemin, surtout lorsque de grands groupes se séparent du troupeau principal.

Comme il est cyclique, il n’y a ni début ni fin, ni lieu.  De décembre à mars, les gnous se concentrent dans le sud du Serengeti, où les veaux naissent pendant une période de trois semaines en février. Une fois que les nouveau-nés sont assez forts pour marcher de longues distances et que la longue saison des pluies a commencé, les troupeaux commencent leur voyage vers le nord, vers des herbes fraîches et de l’eau abondante rendue possible par les pluies.

Quel est le schéma général ?

Novembre : Déplacement vers le sud (zones de Loliondo et Lobo à l’est du Serengeti).
De décembre à mars : Vêlage (zone Ndutu au sud du Serengeti).
D’avril à mai : Saison verte (sud-ouest et centre du Serengeti).
Juin à juillet : Déplacement vers le nord (couloir occidental du Serengeti).
Août à septembre : Traversée de la rivière Mara (nord du Serengeti).
Octobre : Pâturage et déplacement localisé (nord du Serengeti et Masai Mara (Kenya)).

Quels sont les détails du schéma général ?

Lorsque les courtes pluies de novembre commencent dans le nord de la Tanzanie, la migration est attirée vers le sud, en descendant le côté oriental du Serengeti.  Ils se dirigent vers les plaines herbeuses du sud autour du lac Ndutu et vers la zone de conservation du nord de Ngorongoro, où ils s’attendent à trouver une abondance d’herbe fraîche, verte et très nutritive pour se régaler et nourrir les petits une fois qu’ils seront nés.

Les gnous et les zèbres y séjournent de décembre à mars. C’est à cette période que commence la saison de mise bas. Environ 8 000 gnous naissent chaque jour pendant environ trois semaines à la mi-février.  Cette période de l’année offre un spectacle impressionnant (et souvent dérangeant) de prédateurs attendant d’attraper les nouveaux nés souvent encore faibles et confus.

Lorsque la pluie se répand dans le Serengeti en avril, les troupeaux migrent vers le nord à la recherche de pâturages et d’eau fraîche. Les plaines de pâturage étant plus abondantes, le grand troupeau se divise en plusieurs groupes, certains se déplaçant plus à l’ouest et d’autres se déplaçant vers le nord.  Ils traversent la région de Moru Kopjes et l’ouest de la région de Seronera (centre du Serengeti) en mai.

Les groupes qui se dirigent vers l’ouest atteignent la rive sud de la rivière Grumeti vers juin ou juillet. La traversée de la rivière Grumeti ralentit les animaux rassemblés dans le couloir ouest. La rivière est composée de mares et de canaux qui ne sont pas faciles à traverser, et pour ajouter à cette difficulté, les crocodiles affamés attendent cette saison de festin annuelle avec impatience.

En août, les troupeaux continuent de se déplacer vers le nord, s’étendant dans la réserve Grumeti et la région d’Ikorongo, ou plus à l’est à l’intérieur du parc national du Serengeti proprement dit.  C’est là qu’ils rencontreront l’obstacle le plus sérieux de leur voyage : la rivière Mara. Les forts courants prennent les plus faibles du troupeau, les prédateurs attaquent les plus jeunes et les crocodiles attrapent les animaux qui cherchent à traverser. Cela crée un spectacle dramatique et déroutant de panique et de confusion, mais aussi un phénomène magnifique pour les visiteurs qui ont la chance d’observer la dure réalité de la chaîne alimentaire de l’écosystème du Serengeti.

En septembre, les troupeaux restent dans le parc du Masai Mara et dans l’extrême nord du Serengeti, où il existe encore quelques pâturages, car la saison sèche s’intensifie jusqu’en octobre.  Ils resteront dans le Masai Mara fertile pendant toute la durée de la saison sèche.  Ils retournent une fois de plus vers le sud avec l’arrivée des pluies de novembre, se préparant à une nouvelle saison de mise bas.

Et le cycle continue …

Le saviez-vous ?

  1. À la fin des années 1800, une grave épidémie de peste bovine (une maladie infectieuse des ruminants) a anéanti 95 % du bétail en Afrique ainsi que d’autres espèces sauvages vulnérables, dont le gnou du Serengeti. Dans les années 1930, on estimait qu’il ne restait plus que 100 000 gnous au Serengeti. Ce n’est que lorsque les scientifiques ont réussi à éradiquer la peste bovine dans les années 1960 que le nombre de gnous a commencé à se reconstituer. En 20 ans, la population de gnous est passée à environ 1,4 million et elle est restée à ce niveau depuis
  2. La grande migration est la plus grande migration terrestre de mammifères au monde. Un cycle similaire, avec ses éléments dramatiques, ne peut être observé nulle part ailleurs dans le monde.
  3. Les troupeaux parcourent un total de 800 km ou plus à chaque cycle.
  4. Chaque année, au cours de ce voyage, environ 250 000 gnous et 30 000 zèbres meurent de soif, de faim, d’épuisement et, bien sûr, des prédateurs.
  5. Les nouveau-nés sont capables de courir aux côtés de leur mère quelques minutes seulement après la naissance.
  6. Des études ont montré que le phénomène de migration se produit sans guidage, car il se produit instinctivement. Cela peut expliquer pourquoi le troupeau se divise souvent en petits groupes se dirigeant dans des directions différentes (en particulier lorsqu’ils se déplacent vers le nord et vers le sud). Par conséquent, il arrive que les troupeaux de gnous couvrent plus de la moitié du Serengeti.
  7. Le zèbre et le gnou au sein du troupeau s’engagent dans une relation mutuellement bénéfique. Ils mangent chacun des parties différentes des mêmes herbes et plantes. Tout en broutant en harmonie, ils surveillent les prédateurs et alertent les autres espèces. De plus, les zèbres sont souvent ceux qui avancent tandis que les gnous les suivent.
  8. Avec des millions d’animaux se déplaçant à l’unisson, l’impact sur le paysage peut être important. Cet impact est vital pour la biodiversité du Serengeti. Le cycle du pâturage permet à de nouvelles herbes de pousser et de se régénérer.  En plus des prédateurs supérieurs, les charognards et les oiseaux tels que les vautours dépendent des victimes de la migration des gnous pour leur propre survie.

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